Le coût du logement pèse plus sur les locataires que sur les propriétaires
En 2013, les Français consacreront en moyenne près de 200 € supplémentaires pour payer leur loyer ou rembourser leur crédit immobilier. Un surcoût qui n'est pas sans conséquence sur leur épargne ou leurs habitudes de consommation
Selon le baromètre " Les Français et le logement " réalisé par Sofinscope-OpinionWay pour la deuxième année consécutive auprès d'un échantillon représentatif, les hexagonaux dépenseront, en moyenne, 633 € par mois pour se loger en 2013. Soit 16 € mensuels de plus que l'année précédente ! Un alourdissement qui, dans le détail, est plus important pour les propriétaires interrogés en train de rembourser leur crédit immobilier (793 € /mois en moyenne, -6 € par rapport à 2012) que pour les locataires (551 € /mois hors charges, + 32 €), mais qui révèle d'autres disparités. En effet, le budget logement progresse plus vite pour les locataires et propriétaires habitant en Ile-de-France (+66 € /mois à 780 €) que pour les provinciaux (+65 €/mois à 595 €) et, sans surprise, plus fortement pour les locataires du parc privé (+51 €/mois à 616 € en moyenne) que pour ceux du parc social (+8 € par mois à 468 € en moyenne).
Le poids du logement jugé trop important
Les Français consacrent ainsi, en moyenne, 23% de leurs revenus à leur logement. Toutefois, ce taux d'effort est beaucoup plus important chez les locataires (37% de leurs revenus) et les primo-accédants (31% de leurs revenus) que chez les propriétaires (15% de leurs revenus). Pour les premiers, le dépassement du seuil de 33% des revenus consacré au logement, traditionnellement retenu par les banques comme taux d'endettement maximum lors d'une demande de prêt immobilier, n'est pas sans conséquence sur leur solvabilité. " Alors qu'en 2012, 45 % des locataires estimaient que le budget consacré au logement était trop important eu égard à leurs revenus, ils sont aujourd'hui 60 % à être de cet avis, soit une augmentation de 33 % en un an ", souligne le baromètre. Un ressenti qui s'exprime concrètement dans les difficultés qu'ils rencontrent à assumer leurs échéances : 46% des locataires interrogés disent rencontrer actuellement des difficultés pour payer leur loyer. Des défauts de paiement qui n'épargnent pas les propriétaires : 25 % jugent qu'ils consacrent un budget trop élevé au logement et 31 % avouent peiner à rembourser leur prêt.
Des arbitrages à marche forcée
Un tiers des Français se retrouve ainsi dans l'obligation d'arbitrer face à cette hausse des dépenses contraintes de logement. Et si 73% envisagent en premier lieu de réduire leurs dépenses, 82% des locataires et 47% des propriétaires fragilisés déclarent leur intention de diminuer leur épargne. Mais au-delà, ce sont toutes leurs habitudes de consommation qui pourraient se trouver impactées : 76% des locataires et 41% des propriétaires envisagent de rogner sur leur budget vacances tout comme sur l'habillement (67%/35%), l'alimentaire (66%/34%) et, plus inquiétant, la santé (56%/31%).