Nous pourrions faire face à une vraie crise du marché en 2013
Publié le 08/01/2013
Laurent Vimont, président de Century 21 France, a dressé un bilan de l’année 2012 sur le marché immobilier de l’ancien. Comme il l’avait annoncé un an plus tôt, les volumes affichent un net repli, à la différence des prix, restés stables. L'année 2013 s'annonce elle aussi très morose. Explications.
Quel bilan dressez-vous du marché immobilier de l’ancien en 2012 ?
Laurent Vimont: Nous avions prédit en janvier 2012 un ralentissement de l’activité et des prix stabilisés. C’est ce qui est arrivé : sur l’ensemble de l’Hexagone, le prix moyen au m2 a baissé de -1,9 % en un an pour se situer désormais à 2 614 €, tandis que sur l’ensemble de l’année, le réseau Century 21 a enregistré une baisse de -16,4 % du nombre de transactions dans toute la France. Les vendeurs n’acceptent toujours pas de revoir leurs prix à la baisse, provoquant une sévère contraction des volumes de ventes.
Que prédisez-vous pour 2013 ?
LV: La hausse des prix est définitivement derrière nous. Si les taux d’intérêt ne bougent pas, le marché corrigera faiblement les prix et les volumes de ventes continueront de diminuer. Si les taux remontent, les volumes de vente pourraient décrocher de près de 15 %, suivis par un décrochage des prix.
Quelles conséquences pourraient avoir sur le marché les mesures prises par Cécile Duflot, ministre du Logement (encadrement des loyers, taxation des plus-values immobilières et réquisitions de logements vacants) ?
LV: Les investisseurs, qui représentent 17,3 % des acquéreurs sur le marché locatif, risquent de se détourner du marché. En 2012, l’annonce de ces mesures a inquiété les investisseurs, qui se sont mis en retrait du marché, alors que leur part n’avait cessé d’augmenter en 2010 et 2011. Je pense que nous pourrions faire face à une vraie crise du marché locatif en 2013.
Quelles sont vos propositions pour enrayer la crise du logement en France ?
LV: La seule solution est de construire de nouveaux logements. Je suis contre les dispositifs, comme le prêt à taux zéro, qui alimentent le marché de l’ancien avec des aides publiques. En revanche, je pense que les collectivités locales pourraient revoir à la baisse leurs droits de mutation, afin de favoriser les ménages primo accédants avec conditions de ressources. Les collectivités locales pourraient ainsi favoriser la relance du marché et inciter de nouveaux habitants à s’installer dans leurs régions.